Résumé 

Au Québec, la professionnalisation de la pratique historienne a connu un moment charnière après la création de l’Institut d’histoire de l’Amérique française et celle de départements d’histoire universitaires au milieu du XX^e siècle. Cette professionnalisation a dicté un certain nombre de principes, de règles et de méthodes qui ont contribué à cloisonner la pratique historienne – avec un grand « H » – de celle des généalogistes. L’évolution de la pratique au cours des décennies suivantes a toutefois rapidement démontré que le travail d’identification des individus et l’analyse des filiations nécessitaient la mise à contribution régulière de la généalogie. Et que le renouvellement même des problématiques historiennes passait aussi en partie par des recherches généalogiques. Comment la généalogie a-t-elle servi les intérêts de l’histoire ? Et de quelle manière les historiens utilisent-ils actuellement cette approche dans leurs travaux ? La présentation vise à montrer de quelle manière les nouvelles générations d’historien.nes sont formés à l’approche généalogique à partir de l’exemple du cours « Généalogie et histoire de la famille » – permettant du même coup d’éclairer le passage de la simple arborescence familiale au projet de recherche académique.

Conférencier

Jean-René Thuot est professeur d’histoire au Département des lettres et humanités de l’Université du Québec à Rimouski. Spécialiste du monde préindustriel québécois, ses travaux portent sur les paysages bâtis, les identités, et le patrimoine. Membre du Groupe de recherche Archipel de l’UQAR et du Centre interuniversitaire d’études québécoises, il est coordonnateur de l’équipe Manuscrits qui a récemment édité les Récits de naufrages de Placide Vigneau (2021). Adepte de l’approche microhistorique, l’ensemble de ses travaux de recherche mettent à contribution la généalogie.