Pierre tombale de Pierre Hudon dit Beaulieu | Hommage à Pierre Hudon et Marie Gobeil (wikitree.com) (site Internet consulté le 25 août 2023).
Chronique à propos de Pierre Hudon dit Beaulieu
– Digne ancêtre de Marie Beaulieu originaire de la paroisse Ste-Françoise –
Gervais Deschênes, Ph D.
La Société généalogique du Saguenay
Marie Beaulieu |
Marie Élise Albertine Beaulieu est une matriarche née à Sainte-Françoise dans le comté Les Basques le 30 août 1903 et décédée à l’Ile-Jésus de Laval le 5 mars 1990. Mentionnons que cette dame est mariée en premières noces en l’église Sainte-Françoise de Sainte-Françoise dans le comté Les Basques, le 4 juillet 1928 à Jean-Baptiste Deschênes (1901-1949). Ils procréèrent 8 enfants. Surnommée affectueusement par l’un de ses fils de la mère chez-nous, elle se remarie en deuxièmes noces en l’église Saint-Jean-de-Dieu à Saint-Jean-de-Dieu dans le comté de Rivière-du-Loup, le 18 août 1956 à Émile Bouchard (1894-1966). Ce mariage est sans enfants. Elle est mariée finalement en troisièmes noces en l’église Saint-Maurice à Bois-des-Fillion dans le comté municipal de Terrebonne, le 21 juillet 1973 à Philippe Marquis (1897-1988). Ce mariage est aussi sans enfant.
Marie Beaulieu est une descendante de la lignée du couple formé de Pierre Hudon dit Beaulieu (⁓1648 -1710) et de Marie Gobeille (⁓1659 -1736). Les allées et venues de Pierre Hudon dit Beaulieu en Nouvelle-France sont nébuleuses. De fait, des généalogistes et des historiens chevronnés ne s’entendent pas au sujet des pérégrinations de cet ancêtre d’exception, bien qu’il soit prétendu que Pierre Hudon dit Beaulieu était un soldat du régiment Carignan-Salières (1,2,3,4,5,6).
Couleur du régiment Carignan-Salières | Officier portant les couleurs du régiment de Carignan-Salières - Régiment de Carignan-Salières — Wikipédia (wikipedia.org) |
Dès le début de la colonisation en Nouvelle-France, il semble exister plusieurs personnes portant les patronymes Hudon et Beaulieu, nous apprennent diverses informations généalogiques tirées des documents sociohistoriques disponibles. Ainsi, le 17 juin 1661, un certain Pierre Houdon signe un bail, mais il s’avère que ce n’est pas Pierre Hudon dit Beaulieu puisque celui-ci ne sait pas signer son nom. Comme bien d’autres habitants, Pierre Hudon dit Beaulieu est analphabète (2,5,6).
Le 3 avril 1664, un certain Pierre Hudon dit Beaulieu est domestique du sieur Nicolas Marsolet, ce qui est certifié par une plainte qu’il porte contre un serviteur d’Abraham Martin (2,4,5,6). Cet événement prouve que Pierre Hudon dit Beaulieu ne faisait pas partie à cette date du régiment Carignan-Salières5.
Or, la liste des soldats de ce même régiment mentionne la présence d’un Pierre Hudon dit Beaulieu1, confirmant qu’il faisait effectivement partie du régiment Carignan-Salières. Cette compagnie avait appareillé du port de La Rochelle sur un navire de 400 tonneaux, L’Aigle d’Or. Il est attesté plus tard que ce navire est celui du colonel Salières, qui accosta à Québec, le 17 août 1665 (2,3,4).
Il n’est pas démontré jusqu’à aujourd’hui si Pierre Hudon dit Beaulieu s’est embarqué sur L’Aigle d’Or, sinon un autre navire, ou s’il s’est plutôt engagé à Québec. C’est sous les ordres du Chevalier de Grandfontaine qu’il aurait contribué à la construction du fort Saint-Louis à Chambly et aurait participé à quelques raids contre les Iroquois dans la région du lac Champlain (2,3,4,6).
Une question se pose ici : se pourrait-il que Pierre Hudon dit Beaulieu soit intervenu à titre de boulanger dans le régiment Carignan-Salières ? Or, au recensement de 1666-1667, il est signalé la présence d’un Pierre Hudon, 18 ans, qui pratique le métier de boulanger à Québec. Dans ce même recensement (2,4,5,6), il y a l’inscription d’un Beaulieu sans prénom, 20 ans, domestique pour le maître pâtissier Nicolas de Boissy.
Ce Pierre Hudon est-il celui que l’on identifie à Pierre Hudon dit Beaulieu ? Est-il possible que ces deux inscriptions nominatives à ce même recensement réfèrent à la même personne ou nous indiquent-elles tout simplement qu’il y avait un autre Beaulieu dans la colonie française ? Nous nous retrouvons ainsi face à un véritable méli-mélo entourant l’identification des personnes portant les patronymes Hudon et Beaulieu dès le début de la colonisation en Nouvelle-France, ce qui complique grandement certaines conclusions d’ordre généalogique relatives à Pierre Hudon dit Beaulieu.
Quoiqu’il en soit, il est ardu de présenter des informations généalogiques définitives sans documents sociohistoriques fiables qui valideraient les faits et gestes de Pierre Hudon dit Beaulieu en Nouvelle-France. Il serait d’autant plus étonnant, en toute déductibilité, voire quasiment impossible, qu’il y eût deux Pierre Hudon dit Beaulieu au début de la colonie française.
En dernière analyse, entre 1666 et jusqu’au recensement de 1676, il n’y a aucune trace de lui dans les documents sociohistoriques. Qu’a fait Pierre Hudon dit Beaulieu pendant ces 10 années ? Est-il resté en Nouvelle-France ou reparti vers sa terre natale ? A-t-il plutôt entrepris des voyages aller-retour entre la nouvelle colonie française et la France ? A-t-il erré comme coureur des bois dans une tribu amérindienne en Nouvelle-France ? Où et pour qui a-t-il travaillé pendant ce laps de temps afin d’assurer sa propre subsistance ? Quels emplacements spécifiques a-t-il véritablement occupés pendant cette longue période ? Cela soulève plus de questions que de réponses.
Chaque descendant porteur de ce patronyme peut en tirer ses propres conclusions d’ordre généalogique sur l’identité réelle de Pierre Hudon dit Beaulieu. Pour notre part, il est loisible de soutenir que Pierre Hudon dit Beaulieu est la même personne qui fut soldat du régiment Carignan-Salières et qui s’établit plus tard à Rivière-Ouelle.
Les généalogistes de talents s’entendent pour dire que Pierre Hudon dit Beaulieu, orphelin de père à l’âge de 3 ans, est né vers 1648 à Chemillé, petite localité de 5 000 âmes à l’époque et située dans le diocèse d’Angers, comté d’Anjou. Que le nom Beaulieu ait été ajouté au nom Hudon proviendrait du fait qu’il y a un boisé nommé « la forêt de Beaulieu » où vivait la famille des Hudon. C’est sans doute de ce qualificatif que s’est formé le nom Pierre Hudon dit Beaulieu (2,4,6)
Comme déjà mentionnés, nous savons que dès 1676, Pierre Hudon dit Beaulieu est présent en Nouvelle-France. En effet, il épouse vers l’âge de 26 ans Marie Gobeille qui avait environ 17 ans, le 13 juillet 1676 en l’église Notre-Dame-de-Québec de Québec(2,3,4,5,6).
Au même moment charnière de sa vie aventureuse, il obtient un billet de concession du seigneur Jean-Baptiste-François Deschamps de la Bouteillerie qui lui accorde une terre à Rivière-Ouelle d’une superficie de 8 arpents de front longeant le fleuve dans l’Anse-aux-Iroquois sur 42 arpents de profondeur. Pierre Hudon dit Beaulieu deviendra propriétaire de cette terre le 28 février 1692 à la suite de l’arpentage effectué par Jean Le Rouge qui ratifie les terres concédées par le seigneur à son censitaire. Une terre qui prendra de l’expansion à la suite d’autres acquisitions(2,4,5,6). Pour terminer, le couple Hudon dit Beaulieu-Gobeille a procréé 12 enfants(2,3,5,6), dont 6 d’entre eux perpétueront le patronyme Beaulieu7. Fait exceptionnel, aucun enfant du couple n’est décédé en bas âge ou mort-né.
Pierre Hudon dit Beaulieu décède vers l’âge de 61 ans, le 24 avril 1710 à Rivière-Ouelle5. Son épouse vivra un long veuvage de 26 ans et rendra l’âme le 26 novembre 1736 à l’âge respectable de 81 ans(2,6). De cette union maritale descendront des Fortin, des Paradis, des Gamache, des Bouchard, des Gagnon/Belzile et des Lévesque2.
1. Roy et Malcherosse (1925). Le régiment de Carignan. Montréal : G. Ducharme, p. 92.
2. Paul-Henri Hudon (1990). Pierre Hudon dit Beaulieu et ses fils. Chambly, 50 pages.
3. Ludovic Hudon (1992). Les Hudon – Chronique. Société de généalogie de l’Outaouais. https://www.genealogieoutaouais.com/?spage=17&chrono=53 (site Internet consulté le 19 septembre 2020).
4. Georges H. Beaulieu (1997). Pierre Hudon : Ancêtre des Hudon-Beaulieu d’Amérique. Le Centre de généalogie d’Amérique.www.//genealogie.org/ancetres/hudon.htm (site Internet consulté le 19 septembre 2020).
5. Michel Langlois (1999). Dictionnaire biographique des ancêtres Québécois (1668-1700), Tome II, D à I. Sillery : La Maison des Ancêtres, 475–476.
6. Louis-Guy Lemieux (2004). Les quatre ancêtres nord-américains des Beaulieu. Le Soleil. Le 22 août 2004. http://www.genealogieoutaouais.com/index.php?spage=17&chrono= (site Internet consulté le 19 septembre 2020).
7. Éric Bédard (2012). Histoire de famille : Les Beaulieu, l’enfer de Dieppe. Journal de Montréal. https://www.journaldemontreal.com/2012/10/13/les-beaulieu (site Internet consulté le 5 février 2022.